La course à la voiture autonome

Par Jason Madelénat
— Jan 3, 2018


La course à la voiture autonome

L’actualité est chaude en la matière. La voiture autonome fait le pari de diminuer radicalement les accidents de la route, partant du principe que plus de 90% d’entre eux sont provoqués par des erreurs humaines. La course au véhicule de demain est plus que jamais lancée entre les concurrents.

Waymo, la filiale de Google, commence ses tests sans ingénieurs pour reprendre le contrôle de ses véhicules et vient de créer un système de vision par ordinateur beaucoup plus efficace que les modèles actuels avec son IA AutoML.

Tesla et Jim Keller (ancien AMD) développent en interne des puces personnalisées dédiées à l’IA pour créer son propre système Autopilot en vue d’en équiper tous ses véhicules.

La marque à la pomme Apple vient de dévoiler son logiciel VoxelNet qui, à l’aide d’un Lidar (un rayon laser qui tourne autour du véhicule) produisant une image de haute qualité, pourra se dispenser de caméras.

Uber, en partenariat avec Volvo pour fournir ses véhicules autonomes, se lance dans la construction de camions autonomes avec Otto, la start-up d’Anthony Levandowski, et s’est associé avec les universités d’Arizona et de Carnegie-Mellon pour développer de meilleures technologies de cartographie et d’imagerie.

Enfin Baidu, le moteur de recherche Chinois, a invité 70 acteurs de l’automobile, de l’informatique, de la cartographie, etc, à rejoindre la “Plateforme Apollo” pour soutenir une centaine de projets sur la voiture autonome.

Waymo est pour l’instant l’entreprise la plus en avance mais un outsider français pourrait et devrait se faire une place dans la compétition et coiffer au poteau ses concurrents sur certains segments du marché de la voiture de demain.

La société lyonnaise Navya a révélé son robot-taxi “Autonom Cab” début novembre. Ce monospace anthracite de 4,65 mètres à propulsion électrique, aux lignes futuristes et au toit hérissé de capteurs présente un intérieur composé de deux rangées de trois sièges en vis-à-vis. Pas l’ombre d’un poste de conducteur. Navya veut donner un coup d’accélérateur au déploiement des véhicules autonomes.

Ses navettes de quinze places Autonom Shuttle sont déjà présentes sur des parcours limités, le plus souvent hors circulation. On peut en trouver dans le quartier de Confluence à Lyon, sur le parvis de la Défense, et ailleurs en Europe, aux Etats-Unis et en Asie, rien que ça. Après cinquante expérimentations, Navya a déjà parcouru 160 000 km et transporté 200 000 passagers.

L’”Autonom Cab” vient enrichir la gamme de Navya qui rehausse ses ambitions. Christophe Sapet, le président de Navya, l’annonce comme le premier robot-taxi commercialisé dans le monde. Selon lui ce n’est plus qu’une question de trimestres.

Navya cible les opérateurs de transport comme Keolis (partenaire de Navya en Europe et aux Etats-Unis) ou Transdev qui veut déployer une flotte de véhicules à la demande. Les sociétés de taxi et de VTC ainsi que les collectivités territoriales sont également de futurs clients potentiels. Le taxi autonome pourra être commandé via une application sur mobile qui permettra de choisir un véhicule privatisé ou partagé.

Navya s’annonce prêt à mettre en circulation ses taxis dès 2018, si la modification de la législation en vue de reconnaître les IA comme des conducteurs ne fait pas barrage en matière de délais.

 


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