Les marques qui pensent le changement : le cas de Aigle

Par Axelle Vindel
— Mai 12, 2022


Née en 1853 et spécialisée dans le caoutchouc, Aigle est désormais une entreprise à missions. Aujourd’hui c’est Sandrine Conseiller, directrice générale et transformatrice en chef qui est aux commandes. Son challenge ?

« Réveiller la marque » pour durer dans le temps.

Les marques qui pensent le changement : le cas de Aigle

À l’origine, la vocation d’Aigle est de proposer des bottes et des vêtements imperméables pour être élégant en tout temps, y compris sous la pluie. Son histoire a démarré avec la rencontre de deux américains : le chimiste Charles Goodyear et Hiram Hutchinson, un entrepreneur installé à Montargis en France.

 

Passionné par le caoutchouc et après des années de recherche, Charles Goodyear découvre le processus de vulcanisation qui permet de stabiliser le caoutchouc pour en faire une industrie aux multiples applications : pneumatiques, joints, préservatifs etc. Convaincu des opportunités business de cette industrie, Hiram Hutchinson, rachète son brevet pour fonder la Compagnie du caoutchouc.

 

Il produira des bottes et des sabots en caoutchouc qui seront commercialisés sous la marque Aigle, nom donné en hommage à sa patrie. En 1967 la production s’installe dans la Vienne (86) et dans les années 1990, la marque élargira sa gamme avec du textile.

 

Depuis 2020, l’entreprise s’inscrit pleinement dans son temps en prenant des engagements en matière de mode durable et de consommation raisonnée. C’est Sandrine Conseiller qui conduit cette transformation notamment à travers le programme « RRRR » : réutilisons, réduisons, réparons, recyclons.

 

La marque, qui pouvait se vanter de sa fabrication française mise désormais sur l’écoconception qui concerne 70% de ses produits. Aigle s’engage également à utiliser des composants plus naturels, à l’été 2022, ce sera ainsi 50% de la collection qui sera faite de matières naturelles, recyclées, biologiques ou certifiées.

 

La directrice générale d’Aigle ne s’arrête pas en si bon chemin puisqu’elle vise également à accompagner ses clients à consommer de façon différente. Avec son site à l’esprit d’économie circulaire « Aigle Second Souffle », la marque permet de donner une seconde vie aux garde-robes Aigle. C’est aussi l’opportunité pour d’autres de s’offrir des produits Aigle comme neuf et à prix doux. Aujourd’hui, ce circuit représente 15% des ventes.

 

Cette transformation engagée se passe aussi en boutique. Aujourd’hui, le réseau Aigle est en bonne partie équipé de boîtes de collecte pour les bottes usées. En s’associant à son partenaire I:CO, Aigle permet aux bottes qui ne peuvent plus être portées d’être transformées en isolant écologique pour les futures habitations.

 

La somme de tous ces engagements consiste à réduire 46% de l’empreinte carbone de la marque d’ici 2030. Fort de cette vision sur le long-terme, Aigle a obtenu le statut d’entreprise à mission en décembre 2020.

 

Pour Sandrine Conseiller « c’est un moyen de rassembler et motiver ses équipes derrière un objectif commun et une politique RSE engagée. ».

 

Les points clés, en résumé :

  • Décembre 2020, acquisition du statut de société à mission pour Aigle.
  • Aigle passe de 10% en 2021 à 70% d’écoconception aujourd’hui pour moderniser des produits de haute qualité – donc à longue durée de vie – et fabriqués en France (avec un coût plus élevé).
  • 2 000 salariés (600 en France) et le recrutement de plus de 50 personnes portées par leur politique RSE.
  • En octobre 2020, mise en place d’un site de seconde main.
  • Initiatives de revégétalisation urbaine avec des partenaires comme Merci Raymond.


Les fondateurs